Né en 1994 à Côte-de-Fer en Haïti, Jean D’Amérique, poète et dramaturge, fait partie de cette nouvelle génération d’écrivains
qui incarnent la relève de la littérature haïtienne.
Directeur de revue poétique, directeur artistique du festival international Transe poétique de Port-au-Prince qu’il a créé en 2019 avec le collectif Loque urbaine, animateur d'ateliers d'écriture, Jean D’Amérique – de son nom d’acte de naissance d’écrivain – est venu à l’écriture par le slam et écrit dans l’urgence.
Il vit entre Paris, Bruxelles et Port-au-Prince.
Il a publié plusieurs recueils de poèmes : Petite fleur du ghetto (Atelier Jeudi Soir, 2015), mention spéciale du Prix René Philoctète, Nul chemin dans la peau que saignante étreinte (Cheyne, 2017), Prix de Poésie de la Vocation, et Atelier du silence (Cheyne, 2020).
© Marie Monfils
Cathédrale des cochons publié aux éditions Théâtrales en 2020 a reçu le prix Jean-Jacques Lerrant aux 31e Journées de Lyon des Auteurs de Théâtre.
Le 26 septembre 2021, Jean D'Amérique est lauréat du prix RFI Théâtre pour Opéra poussière qui donne vie et voix à Sanite Bélair, lieutenant de l’armée de Toussaint Louverture, héroïne de la révolution haïtienne fusillée en 1802.
En mars 2021, Jean D’Amérique publie son premier roman, Soleil à coudre, aux éditions Actes sud.
Tu seras seule dans la grande nuit. Telle est la prophétie énoncée de longue date par Papa à la toute jeune fille qu’on appelle Tête Fêlée. Papa, qui n’est pas son vrai père, est aux ordres du pire bandit de la ville ; Fleur d’Orange, sa mère, n’a que son corps à vendre. Dans la misère d’un bidonville haïtien, Tête Fêlée observe les adultes – leur violence, leurs faiblesses, leurs addictions... et tente de donner corps à ses fantasmes d’évasion.
Une fable cruelle gonflée de poésie, de désir et de sang, où la naïveté d’une enfance impossible se cogne à la crudité sans pitié du monde.
Jean D’Amérique, signe là un récit puissant, violemment poétique, que vous ne lâcherez pas et dont vous ne ressortirez pas indemne. Véritable « déflagration littéraire », Soleil à coudre donne à voir du dedans et dans la chair le « chaos-monde » de la réalité haïtienne, mais le transcende littéralement par la poésie.
« J’ai écrit Soleil à coudre depuis les entrailles profondes d’Haïti, mais je n’ai jamais envisagé ce pays comme un petit coin séparé du monde. Ce n’est pas loin de l’humanité (…), c’est de l’expérience humaine que je tente de rendre compte ».
Tête Fêlée a l’étoffe des héroïnes tragiques en prise avec le destin, piégée entre son amour pour Silence dont elle a tué le père, se tenant en vie par l’idée de cet amour. Urgence, fureur et nécessité.
« Toute littérature se doit d’apporter quelque chose à l’humanité, ce dont notre esprit a besoin pour rester en vie. Tout comme on a besoin de manger, de boire pour que le corps reste en vie, l’esprit a besoin de nourriture, de mots, de poésies, de lettres pour rester en vie et quand j’écris, c’est vers ça que je vais. Je parle des débris, des loques humaines, des cendres pour construire de la lumière. Le monde n’est pas très beau à voir et avec l’écriture, j’essaie d’apporter un peu de lumière, un peu de beauté… »
Dans
le cadre du Festival de Lettres du monde, sur le thème Essentiel !, Jean D’Amérique sera l’invité de la Bib le samedi 27 novembre 2021 à partir de 17h30, pour une rencontre animée par Beata Umumbeyi Mairesse, suivie d’une rencontre dédicace avec la librairie Livresse.
Un rendez-vous à ne pas manquer ! Essentiel … https://www.labibvilleneuve.fr/agenda/a-venir/20-jean-d-amerique-a-la-bib
Les titres de Jean D'Amérique que vous trouverez à la Bib :
Pour aller plus loin :
Haïti en littérature sur le site de la Bib
Jean D'Amérique, invité des Matins d'été sur France culture (podcast)
Articles Jean D'Amérique sur Africultures
Nombreuses vidéos sur Youtube (extraits de lectres, rencontres...)