Une question scientifique et philosophique.
Le public, venu nombreux, a pu entendre l'argumentaire de Philippe Bacqué sur les nouvelles orientations de la médecine qui tend à dériver sur le transhumanisme.
Puis, Martine Bouyssière a donné voix à l'essai de Serge Tisseron Le jour où mon robot m'aimera qui pose la question de notre rapport aux objets connectés, au temps à l'espace, mais aussi aux autres, pour peu que notre robot nous ressemble, nous témoigne de l'affection, anticipe nos désirs puisqu'il saura tout de nous...
Elle a également apporté son éclairage sur les deux courants philosophiques qui s'imposent et s'opposent, représentatifs de la différence d'approche entre le continent européen et les Etats Unis : d'une part,la pensée de Hans Jonas (Le principe de responsabilité - 1979) dont découle le principe de précaution.
De l'autre, Hugo Tristram Engelhardt, philosophe américain, inscrit la bioéthique dans un cadre très large, considérant que seule prime l'autonomie des personnes, pas toujours concordante avec la condition des êtres humains, puisque les différences des valeurs et normes des individus ne permettent pas de consensus. (The Foundations of Bioethics, 1986).
Le débat avec la salle a ensuite porté sur le poids des GAFA (Amazon, Facebook, Google …) à qui nous livrons trop aisément nos données personnelles, au profit d'une logique ultralibérale, tentaculaire et au risque de la démocratie. Cette servitude volontaire – pour reprendre un autre principe philosophique – n'est pas sans risque et c'est sans doute là que réside l'urgence, plus que dans la crainte qu'un jour, nos robots nous désobéissent... (NB : on lira avec intérêt les interviews de Yoshua Bengio, chercheur réputé en IA à Montréal et (p)artisan de la rédaction de la déclaration de Montréal pour un développement responsable de l'IA)
Pour prolonger le débat, la Bib vous propose un large panel de lectures, que ce soit des articles, des essais ou encore de la fiction car en science-fiction les robots ont déjà pris le pouvoir !